Marcel Roux, Inventaire du fonds français, graveurs du dix-huitième siècle, Bibliothèque nationale, Département des estampes, tome II, Paris 1933, pp. 474-475, Bervic no. 12 ('12. "L'Innocence." Dans un bois, au bord d'une mare. Vêtue de probité candide et de lin blanc, forte de sa seule pudeur que défend mal une gerbe de fleurs, une jeune fille s'approche sans crainte d'un serpent, qui vient lui manger dans la main (à g.). Sous le tr. c. à g.: "Peint par Mérimée"; à dr.: "Gravé par Bervic"; au milieu: "Enregistré le XIX Germinal de l'An VI." En marge, une médaille à l'effigie de "C. Dewailly ... Fondateur en 1789" de la "Société des Amis des Arts." Sous la médaille: "pajou d. an 9. denoyer s. s." H. 0m435 x L. 0m360. Etat avant la lettre et la médaille, mais avec le nom des artistes et la mention de dépôt sous le tr. c, 2 épr. … L'état décrit … Même état, tirage de 1863 avec l'indication: "Imp. Lamoureux, r. de Lacépède, 38". … Cette estampe fut déposée le même jour que l'Education d'Achille (19 germinal an VI-8 avril 1798). Elle fut exposée au Salon de la même année, sous le no. 703: "Cette ... planche est destinée à la Société des Amis des Arts." C'est pourquoi l'on voit en marge une médaille à l'effigie de Charles de Wailly, fondateur de la Société en 1789. La planche avait été préparée à l'eau-forte par Victor Pillement: "Notre artiste, dit Regnault-Delalande, commença... pour la Société des Amis des Arts, l'intéressante composition de M. Mérimée, l'Innocence nourrissant un serpent. Cette estampe rend bien la couleur vive et piquante du tableau. Chargé par Mr Bervic de faire l'eau-forte du paysage et des terrains, Vict. Pillement s'en acquitta avec le mérite qui distingue ses excellentes productions; cependant on lui reprocha dans cette partie, très-pittoresquement traitée, d'être tombé dans l'exagération assez habituelle aux imitateurs de Woollett, en y employant des travaux trop larges et trop fortement nourris, dont le contraste pouvait nuire à la figure. En homme habile, Mr Bervic sut, dans le fini, modérer cette exagération et la rendre utile à l'effet général de son sujet." (Notice, p. VII). Le tableau de Mérimée avait figuré au Salon de 1791 (no. 381): "L'Innocence donnant à manger à un serpent, par M. Mérimé. Charmant, bien peint, coloris frais. La tête, pleine de grâce, exprime bien l'innocence; mais elle ressemble plus à un jeune homme qu'à une jeune fille." (Explication et critique impartiale de toutes les peintures, sculptures, gravures, dessins, etc. exposés au Louvre... l'an IIIe de la Liberté [1791], par M. D... [Chéry, peintre], p. 44).')
E. Bénézit, Dictionnaire critique et documentaires des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, nouvelle éd., 1999, tome 9, p. 507
Stephen Bann, Multiple masters: French prints after paintings 1700-1900, Oxford: Christ Church Picture Gallery, 2007, p. 5